L'épagneul picard
Histoire :
Avant de présenter cette race régionale, il me semble opportun de présenter leur berceau de race :
LA PICARDIE. C’est une région du nord de la France rattachée à la couronne de France en 1477 et située entre les frontières de l’Ile de France, la Normandie, l’Artois et la Champagne.
La Picardie, plaine fertile par ses grandes étendues céréalières et betteravières ainsi que ses sous-bois offrent pitance au petit gibier tandis que ses marais abondamment fournis de roseaux, ajoncs, saules et peupliers sont le paradis du gibier d’eau. Ainsi le chasseur picard passionné a du faire appel depuis longtemps à des chiens de chasse à la fois spécialisés pour le marais et la plaine. Des chiens puissants et rustiques ont alors vu le jour dans ce pays : L’EPAGNEUL PICARD et LE BLEU DE PICARDIE.
Comme la plupart de leurs congénères, l’origine des épagneuls est très controversée. L’ignorance de nos ancêtres pour l’agriculture et l’élevage ainsi que l’abondance du gibier constituaient autant de facteurs d’utilisation irrationnelle de chiens de toutes sortes. Les premiers documents relatant de la division de l’espèce canine nous viennent des ouvrages romains de VARRON mentionnant deux espèces : les chiens de chasse dressés pour la bête fauve et le gibier et les chiens de garde qui sont sous l’autorité du berger. Toutefois, PLINE nous donne une description du chien de chasse : chiens qui trouvent les pistes, conduisant leurs maîtres qui les tiennent en laisse vers la bête et indiquant par une expression significative de la queue et du museau leur proximité avec le gibier.
L’épagneul de Picardie ne fait l’objet d’aucun manuscrit au début du siècle, si ce n’est que de vieux témoignages rapportés par monsieur De La Rue décrivant un chien assez lourd dont la robe se reproduit toujours égale à elle-même. Leur nez est excellent et leur courage bien connu en baie de Somme concurrençait localement les races importées dans le pays. Ses autres appellations de l’époque étaient : l’Epagneul français léger pour sa taille inférieure de 2 cm à son ancêtre et sa robe rouannée ainsi que l’Epagneul ardennais à robe noire marquée de feu en tête et aux pattes.
Au début des années 1900, les épagneuls de France concourraient dans une et seule catégorie sans distinction de race et c’est fréquemment que les chiens picards l’emportaient grâce aux élevages de Mrs RATEL et FLANDRE. C’est en 1907, que fut créé le club français de l’épagneul qui se répartit en quatre races : L’ Epagneul Français, l’Epagneul picard ou ardennais, l’Epagneul breton et l’Epagneul de Pont-Audemer.
En 1908, le standard de l’épagneul picard fut élaboré et reste inchangé à nos jours. Cette continuité est la preuve évidente de l’homogénéité de la race et du sérieux des éleveurs. Malgré la guerre de 1914-1918, l’élevage canin restait puissant en Picardie. Ainsi la SCP ( société canine de Picardie ) vit le jour en 1919 et ses dirigeants créèrent des comités spécialisés chargés de dynamiser les races, tel le groupement des amateurs de l’épagneul picard pour déboucher sur la création du club de race en 1921.
L’épagneul picard est un beau chien, fort, élégant, nerveux, solide et bien musclé que nous pouvons découvrir aujourd’hui. Sa robe est grise avec des plaques marrons sur les diverses parties du corps avec souvent du feu à la tête et aux pattes. Ses yeux ambres foncés sont bien ouverts lui conférant un regard expressif. Son poil abondant et légèrement ondulé lui confère une protection le rendant apte à travailler dans les endroits les plus difficiles et notamment à l’eau. Les oreilles sont longues, assez basses, attachées dans la ligne de l’œil et ornées de belles soies. Le fouet garni de belles soies est porté avec distinction.
Qualité de chasse du « Picard »
– Un chien rustique qui n’a pas peur d’affronter les climats les plus rudes;
– Une quête croisée naturellement et à portée de fusil, sans ces rappels à l’ordre incessants qui fâchent souvent leur maître,
– Une bonne finesse de nez et un arrêt ferme (pas de faux arrêteurs).
– Un rapport inné, ferme mais sans la dent dure;
En un mot, un chien facile à éduquer.
Vous apprécierez ses talents que vous soyez à la chasse en plaine sur les « rouges » ou les « gris », ne négligeant pas le capucin, ainsi qu’au bois où il fera merveille sur faisans et saura aussi déjouer les pièges de la belle mordorée. Vous le conduirez aussi au marécage où il mettra facilement à l’arrêt ces petites bécassines dans les près inondés, puis il vous servira de retriever pour vous ramener en pleine nuit un bec plat tombé au milieu de la mare. Enfin il excellera dans les fourrés les plus épais où pourrait être gîté « maître Jeannot ».
Au quotidien, ce sera surtout un docile compagnon qui affectionne tout particulièrement jouer avec les enfants et que vous emmènerez se défouler, le long des sentiers battus.
Et puis, c’est aussi un beau chien que vous aimerez à faire admirer à tout votre entourage.
Standard FCI N° 108
ORIGINE : France
DATE DE PUBLICATION DU STANDARD OFFICIEL EN VIGUEUR : 08.06.2023.
UTILISATION : Chien d’arrêt.
CLASSIFICATION FCI : Groupe 7 Chiens d’arrêt.
Section 1.2 Chiens d’arrêt continentaux, type Epagneul.
Avec épreuve de travail.
ASPECT GENERAL
Chien médioligne, de type braccoïde, bien râblé d’un air doux et expressif ; membres forts et nerveux. Son port de tête est gai et imposant : il présente un beau développement dans l’avant-main. Ligne d’ensemble : bien Epagneul de France.
PROPORTIONS IMPORTANTES
La longueur scapulo-ischiale du corps est supérieure d’environ 1/10 à la hauteur au garrot.
La poitrine bien développée doit descendre aux niveaux des coudes.
COMPORTEMENT/CARACTERE
Chien souple et doux, de caractère facile, s’adapte facilement à la vie de famille. Sportif, il aura néanmoins besoin d’une promenade quotidienne lors de laquelle il pourra se défouler.
TETE
REGION CRANIENNE : parois latérales plates
Crâne : Rond et moyennement large sans pariétaux saillants, protubérance occipitale bien prononcée ;
Stop: Cassure bien oblique, pas à angle droit.
REGION FACIALE :
Truffe : Brune, moyenne, assez ronde. Narines bien ouvertes de couleur en harmonie avec la robe, comme le bord des paupières et orifices naturels.
Museau : Long, assez large, allant en diminuant depuis l’attache de la tête jusqu’à l’extrémité du museau ; très légère proéminence au milieu du chanfrein.
Lèvres : D’une épaisseur moyenne, un peu descendues, pas trop pendantes.
Mâchoires/dents : Articulé, complet en ciseaux.
Joues : Peu chargées, peau adhérente.
Yeux : De couleur ambre foncé, bien ouverts ; regard franc et très expressif.
Oreilles : Elles doivent être attachées approximativement dans de la ligne de l’oeil.
Assez épaisses, encadrant bien la tête, recouvertes de belles soies ondulées.
Les oreilles tirées simultanément, sans force, vers l’avant, l’extrémité du pavillon auriculaire doivent affleurer la naissance de la truffe.
COU
Bien attaché, bien musclé.
CORPS
Ligne du dessus : Droite, bien soutenue en action comme en statique.
Garrot : Sec, bien sorti et large.
Rein : Bien droit, pas trop long, large et épais.
Croupe : Très légèrement oblique et arrondie.
Poitrine : Profonde, assez large, descendant franchement au niveau du coude.
Ligne du dessous et ventre : de plats à légèrement galbés et descendant jusqu’au niveau du coude.
QUEUE
Pas attachée trop haut. Elle forme deux légères courbes, convexe et concave ; pas trop longue ; ornée de belles soies.
MEMBRES
MEMBRES ANTERIEURS
Vue d’ensemble : Les antérieurs sont d’aplomb. L’arrière du membre antérieur est garni de franges ondulées de moyenne longueur au-dessus du coude, mais nettement plus longues au niveau de l’avant-bras et retombant jusqu’au niveau du métacarpe.
Epaules : Omoplates assez longues, plutôt droites, bien musclées.
Bras : Bien musclé.Légèrement oblique
Avant-bras : Bien d’aplomb.
Carpe et métacarpe : Bien dessinés, secs. Le métacarpe est très légèrement oblique vu de profil.
Pieds antérieurs : Plutôt ronds, un peu larges mais pas plats, bien garnis de poils dans les espaces interdigitaux entre les doigts bien serrés. La couleur de pigmentation des coussinets est en accord avec les caractéristiques génétiques de la couleur de la robe.
MEMBRES POSTERIEURS
Vue d’ensemble : Postérieurs bien frangés jusqu’au jarret. Hanches saillantes, arrivant au niveau du dos et du rein. Les hanches sont un peu plus basses que le garrot.
Cuisses : Droites, bien descendue, larges, bien musclées.
Jambes : Longues pourvue de muscles apparents et garnies de franges bien fournies.
Jarret :Peu coudé.
Métatarse : Droit.
Pieds postérieurs : Ronds, larges, serrés, avec un peu de poil entre les doigts.
ALLURES
Elles sont faciles, souples, régulières, puissantes en restant élégantes. Les membres se meuvent bien dans l’axe du corps sans déplacement vertical exagéré de la ligne du dessus. Au galop, la ligne de dos est basculante dans le mouvement.
PEAU
Assez fine et souple
ROBE
POIL
Gros et pas très soyeux ; fin à la tête, légèrement ondulé sur le corps. Souvent accompagné d’un sous poil.
COULEUR
Traditionnellement appelée gris moucheté, avec plaques marron foncé sur les diverses parties du corps et à la naissance de la queue ; Le plus souvent marqué de feu en tête et aux pattes. (« marron marqué de fauve et blanc mélangé moucheté » réalisant une teinte qui était qualifiée de « feuilles mortes » dans la nomenclature traditionnelle.)
TAILLE
Hauteur au garrot de 57 à 62cm pour les mâles. Une tolérance de +/- 2cm est admise mais non souhaitée.
Hauteur au garrot de 55 à 60cm pour les femelles. Une tolérance de ±2cm est admise mais non souhaitée.
DEFAUTS GRAVES :
Crâne trop large ou trop étroit;
Oreille trop courte ou triangulaire;
Truffe: autre couleur que brune ou dépigmentation (ladre important à la truffe);
Œil: Clair et trop petit;
Manque d’ossature.
DEFAUTS ENTRAINANT L’EXCLUSION :
Chien agressif ou peureux;
Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d’ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
Prognathisme supérieur ou inférieur
Dents : Absence d’une canine ou absence de 2 incisives ou Manque de plus de 2 autres dents (PM ou M) sans tenir compte des PM1 et M3.
Taille en dehors des limites de tolérance du standard.
Manque de type (insuffisance de caractère ethnique qui fait que l’animal, dans son ensemble, ne ressemble plus suffisamment à ses congénères de la race).
Robe atypique: (taches blanches ou noires).
N.B.:
Les mâles doivent avoir deux testicules d’aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.